Dans la cadre d’un partenariat initié par Mathieu FAVIER avec le lycée François MAURIAC de BORDEAUX, notamment avec le sociologue et enseignant chercheur Marcel KAGAMBEGA, Stephane Bonvalet (Directeur de SIE) et Mathieu FAVIER (chargé de mission OREAG) sont allés à la rencontre de Valérie BACOT.
« 𝗣𝗮𝗿𝗹𝗲𝗿, 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗯𝗿𝗶𝘀𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗹𝗼𝗶 𝗱𝘂 𝘀𝗶𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝘁 𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗮𝗿𝗼𝗹𝗲 𝗮𝘂𝘅 𝘃𝗶𝗰𝘁𝗶𝗺𝗲𝘀 »
C’était l’objectif de la rencontre organisée vendredi 3 février 2023 à Bordeaux Bastide entre l’association Valérie Bacot, victime et symbole des violences faites aux femmes et l’association girondine Apprentissa’jeu dans le cadre des actions de prévention menées sur le département de la Gironde, notamment grâce au soutien du REAAP 33.
Si les violences intrafamiliales et conjugales sont aujourd’hui mieux connues et massivement dénoncées, elles restent peu souvent abordées sous la forme de témoignage ou de conférence à visée préventive.
C’est ici toute l’originalité de la rencontre organisée entre une victime, son porte-parole et une victimologue, pour croiser les regards sur les violences :
Comprendre qu’elles se manifestent sous de nombreuses formes (cf roue des violences)
Rendre visible les processus invisibles qui sont en jeu
Dénoncer les déséquilibres qui continuent d’exister entre agresseurs et victimes
Identifier les impacts traumatiques sur les victimes …
Autant de thèmes abordés devant près de 200 participants (lycéens, parents d’élèves, enseignants et équipes éducatives …) pour associer le plus grand nombre de personnes, enrichir les échanges, permettre des prises de conscience mais aussi, libérer la parole.
Pour rappel, le calvaire de Valérie Bacot a duré 24 ans. Un homme, qu’elle appelle l’autre, l’a violée alors qu’elle était enfant ; tous les jours en rentrant de l’école alors qu’elle n’avait que 12 ans…. C’était le compagnon de sa mère. Il est ensuite devenu son mari et le père de ses quatre enfants.
Pendant leurs vingt ans de vie commune, il a interdit à Valérie Bacot de travailler, de sortir du domicile sans autorisation, la frappait, la violait et la prostituait. Après des décennies de violences physiques et psychologiques continues, elle le tue, en mars 2016.
Son histoire est racontée dans son autobiographie « Tout le monde savait », parue chez Fayard en mai 2021.
« Tout le monde savait ? » Cette rencontre particulièrement chargée en émotion nous a rappelé à quel point la question du repérage était importante, à quel point la parole d’un enfant était sacrée et à quel point les travailleurs sociaux que nous sommes avions entre nos mains l’avenir des enfants qui nous sont confiés.
Mathieu FAVIER

